vendredi, mai 26, 2006

LA CIMADE ET L'IMMIGRATION


INTERVIEW DE JEROME MARTINEZ (extraits)
(Délégué régional d'Ile-de-France de la CIMADE)

Question : "Votre travail a-t-il changé depuis le vote des lois Sarkozy sur l'immigration ?"

Réponse : A la CIMADE, nous sommes présents sur le terrain. Notre travail est de plus en plus difficile depuis quelques années à cause de l'accélération des procédures. L'administration n'a plus le temps de réexaminer les situations. Le climat d'ensemble est plus répressif, mais le mode de gestion est plus pervers. On a supprimé le cadre législatif au profit d'un traitement au cas par cas des situations. Il n'y a plus aucune transparence dans le mode opératoire administratif. Ces personnes se retrouvent dans un vide législatif qui les laisse sans recours. Le choix des expulsions est laissé à la discrétion des préfectures qui font ce que bon leur semble. Alors, de temps en temps, ils relachent quelques personnes aux associations pour faire baisser la pression; mais depuis trois ans, il n'y a plus aucune règle écrite. Ce qui fait qu'aujourd'hui, il vaut mieux aller voir son député-maire UMP qui pourra toucher un mot à la préfecture plutôt qu'un avocat. C'est la politique du passe-droit. C'est là-dessus que nous nous battons. Nous voulons un cadre juridique clair, pas d'une administration qui juge à son bon vouloir, sans avoir le temps de vraiment étudier les dossiers.

(Le Nouvel Observateur - Propos recueillis par Raphaël LEGENDRE, mercredi 23 mai 2006)

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